La recherche

Descriptif

Comparaison de 2 protocoles de neurofeedback dans le traitement du Trouble Déficit de l’Attention avec Hyperactivité chez l’enfant et l’adolescent.

Le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA/H) constitue un problème de santé publique puisqu’il a des conséquences à court et long terme, touche environ 5% des enfants en âge scolaire mais reste méconnu et donc sous-diagnostiqué. À la triade symptomatique d’inattention, d’impulsivité et d’hyperactivité, s’associe souvent un trouble psychopathologique, un trouble des apprentissages et/ou du sommeil. Le traitement médicamenteux par méthylphénidate est la référence en termes de prescription visant à réduire les symptômes du TDA/H. Toutefois, les limites de son efficacité à long terme, sa tolérance liées aux effets secondaires, sans compter la méfiance parentale à l’égard d’un traitement psychostimulant, ouvrent progressivement la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.

Le neurofeedback est considéré par le monde scientifique comme une technique d’apprentissage neurocognitif prometteuse et efficace dans le traitement du TDA/H et de plusieurs troubles neurologiques et psychiatriques. Son principe est d’accroître l’aptitude du patient à réguler sa propre activité cérébrale, captée par un électroencéphalogramme (EEG), après un retour d’information (feedback) visuel et auditif.

Dans cette recherche contrôlée et randomisée nous allons comparer les effets de deux protocoles de neurofeedback sur le retentissement des symptômes du TDA/H et notamment l’hyperactivité sur laquelle les améliorations rapportées dans la littérature sont moindres avec des protocoles habituels.Soixante enfants et adolescents de 7 à 15 ans répartis dans deux groupes bénéficieront de trente séances de neurofeedback chacun, soit sur un protocole dit SMR, soit sur un protocole dit Upper Alpha.

A ce jour, aucune étude n’a permis de déterminer les effets d’un protocole de NF Upper Alpha sur l’amélioration du sommeil, de l’hyperactivité et des comorbidités chez des patients ayant un TDA/H de manière contrôlée et randomisée, ni sur des dimensions de personnalité en lien avec les processus d’auto-régulation du patient en jeu dans le traitement par neurofeedback.

Nous attendons une amélioration clinique supérieure des symptômes du TDA/H et des troubles du sommeil dans le groupe bénéficiant de l’entraînement NF upper alpha chez des patients ne suivant aucun traitement médicamenteux ou thérapeutique parallèle. Nous attendons une stabilité des effets du traitement après plusieurs mois d’arrêt de séances de neurofeedback, sans prise ou reprise de psychostimulant.

Ce protocole de recherche permettrait de faire bénéficier d’un traitement alternatif (en l’absence de condition placebo) efficace à plusieurs dizaines d’enfants et d’adolescents dans l’objectif d’une amélioration clinique d’au moins 30% de leurs symptômes liés au TDA/H, tout comme de développer un domaine de recherche encore peu investigué en France. D’autre part, les parents seraient plus enclins à accepter un traitement efficace par neurofeedback qu’un traitement par psychostimulant, d’autant que ce dernier peut avoir des effets indésirables. Par ailleurs, la validation d’améliorations cliniques suite à un protocole de neurofeedback visant à augmenter la puissance relative des ondes alpha sur des sites frontaux serait encourageante pour la pratique clinique et la recherche future dans ce domaine.